Le 23 mars 1871, en la chapelle du Bienheureux Amédée IX, il a été procédé à la démolition de la paroi du tombeau où Marie Jeanne Baptiste de Savoie et de Soissons avait été inhumée le 5 juin 1705. Marie Jeanne Baptiste de Savoie était la fille d’Eugène de Savoie, comte de Soissons, et d’Olympe Mancini, sœur du célèbre prince Eugène, morte à Morges en Suisse, le 30 mars, à l’âge de 40 ans.
Le cercueil, en simple feuille de noyer, était réduit en débris et poussière ; Le crâne avait été scié en deux pour faciliter l’embaumement ; les chairs avaient complètement disparu, les os d’une jambe étaient encore recouvert d’un bas en tissu de soie, quelques lambeaux d’étoffes et de rubans ont été retrouvés ; aucun bijou n’existait dans la tombe ; une cassolette en plomb, en forme de cœur, contenait le cœur de la Princesse Marie embaumé. Sur le couvercle était gravé le blason de Fille de Savoie, entouré de rinceaux. Sur l’avers, un grand M gravé avec cette devise Elle seule vaut mille. Le cœur a été placé dans une boite métallique mise avec les ossements dans une caisse de plomb ainsi qu’un parchemin, certifiant l’identité des ossements, contenu dans un cylindre de plomb. La caisse de plomb de 40 centimètres sur 30 a été soudée et porte sur le couvercle cette inscription : Ossa Mariae Joannae Baptistae a sabaudia hic deposita fuerunt. 23 martii 1871. Elle fut placée dans l’épaisseur du mur en face de l’emplacement de l’ancien tombeau où un monument a été depuis élevé à sa mémoire.
MDAC tome 4, 1890, p 214.